BLAUBIRD
“le ciel est partout”

Direction artistique et graphisme : Pascal Blua
Photographie : Patrick Swirc
Elles et O Records (2022)

À PROPOS

« Au moment d’écrire ces lignes, me revient surtout la douceur de ton écoute, toujours… Car tu n’as jamais été impatient. Dans ce lent processus qu’est la création d’une pochette, d’un disque et d’un livret, ce qui me revient c’est ta patience et le temps que tu as pris pour que je te livre le fond de ma pensée. Celle que j’ignorais encore lorsque nous avons commencé à travailler ensemble. Alors, patiemment, tu as écouté et tu as porté une attention si précise à mes failles, mes hésitations, à mes moments de pause, à mes doutes (et ils sont nombreux, parfois trop et tellement !)… Quelle chance d’avoir fait ce chemin avec toi ! Et quel chemin !

Il me semble que mes doutes, tu les as presque « chéris » pour me rappeler que c’est bien souvent dans la faille et dans l’hésitation que résident nos désirs. Aller plus loin. Encore plus loin. Saisir cette idée qui semble saugrenue, celle qui fait dire “non, je n’oserai pas”… “Je n’oserai pas ne pas mettre de titre, je n’oserais pas ne pas mettre de nom, je n’oserai pas me montrer dans cette nudité-là…”

Grâce à toi et à nos discussions, “quelque chose” a enfin pu émerger. Une intention qui en premier lieu n’avait pas de forme. Un Golem à la fois merveilleux et monstrueux. Pas encore fini. Tu as tenu ma main, sans peur et sans impatience. Pour que je continue d’aller précisément là où j’avais peur de me rendre. Là où je n’osais pas me montrer. Parce que c’était précisément là où il fallait que j’aille, précisément ce qu’il fallait que je montre.

Un jour tu m’as dit : « Pas de retour en arrière ! De là où tu es, tu ne peux aller que toujours plus avant » ! Et ça a été ce moment-clé. Car il arrive un temps où le reste n’a plus de sens. Un temps où ce qui fait sens, c’est de s’assumer, de dire ce que l’on doit dire, de faire ce que l’on a à faire. D’aller là où notre coeur, notre âme, nous pousse. Alors, enfin, quelque chose a pu prendre forme.

Tu es un révélateur d’intériorité. Aussi essentiel que ce précieux révélateur que l’on utilisait pour faire apparaître une photographie. Tu as su révéler mon intranquillité faite disque. Tu l’as accueillie, tu lui as donné la parole et tu as fait ce qu’il fallait pour que cet objet qui allait porter mes chansons et mes mots, me ressemble. Au plus près de mes failles, de mes hésitations, de mes moments de pause, de mes doutes… tu as réussi à faire apparaître aussi mes sourires, mes joies, mes trops qui sont aussi mes emportements de vie !

Merci toujours, infiniment ! »

Laure Slabiak (BlauBird)
Janvier 2023