À PROPOS
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“Je crois que c’est une affiche, une affiche d’un de mes groupes fétiches, The Apartments, qui est en fait le projet d’un seul homme, l’Australien Peter Milton Walsh, à la carrière si chaotique et romantique que même Hollywood n’aurait pas osé imaginer un tel scénario. Je crois donc que le premier travail que j’ai vu de Pascal Blua est cette affiche, une affiche qui alliait classicisme et modernisme, une affiche dont la beauté devait autant à la typographie (il me semble que nous partageons un goût pour Robert Massin), aux couleurs utilisées (il y a cet « or » un peu passé, tellement parfait pour évoquer la musique de Walsh) qu’au « dessin » qui immédiatement m’a rappelé le travail du légendaire Saul Bass – c’est un peu plus qu’un compliment, vous savez. Et puis, cette alliance assez admirable, je l’ai retrouvée à chaque fois par la suite, sur le très beau site Internet Stereographics, sur ses travaux pour le label qu’il a co-fondé, Violette Records, sur de nombreuses pochettes de disques (il faut à tout prix voir celle qu’il a imaginée pour, oui, The Apartments à nouveau, l’album No Song No Spell No Madrigal)…
Ça peut paraitre idiot à certains, mais j’ai tout de suite pensé en voyant la fameuse affiche que je devrais bien m’entendre avec son auteur, que nous partagions certainement plus que des centaines de disques en commun dans nos discothèques respectives… Alors, parce que malgré nos âges nous sommes aussi des enfants du XXIe siècle, nous avons échangé via les réseaux sociaux, de façon plus sporadique (pudique, même) que frénétique, des messages souvent courts mais qui en disaient longs et confortaient ma première impression. Et puis, nous nous sommes même croisés une première fois dans la vraie vie, le temps d’un dîner clermontois – et avec deux autres amis, nous avions partagé du vin, mais surtout des groupes, des chansons, des coups de cœur. C’est ce soir-là que j’ai définitivement compris quel était le principe fondamental qui l’animait au quotidien… Comme quelques autres (mais ils ne sont peut-être pas si nombreux), à travers ses amitiés, ses courriers, ses posts, ses projets et ses travaux, Pascal Blua n’a en fait qu’une seule obsession : partager sa passion. Partager ses passions. Et je crois qu’il n’existe pas de plus beau don. “
Christophe Basterra
Journaliste / Section 26 , février 2020